Schubert, Quartettsatz - Jimi Hendrix - Eels - Serge Gainsbourg

Mon avis "de base" sur Schubert : il est mort très jeune (à 31 ans), et c'est bien dommage, car une fois qu'il s'est libéré de sa déférence pour Beethoven, durant les dernières années, durant les derniers mois, même semaines, de sa vie, il a composé beaucoup de pièces absolument formidables.
Concernant les quatuors à cordes, les géniaux sont, sans surprise, les derniers : n°12, 13, 14 et 15.

Le quatuor à cordes numéro 12 "quartettsatz" est l'un d'entre eux.
Je suis fasciné par cette pièce, j'ai dû écouter toutes les versions possibles.
Et au bout du compte, j'en reviens toujours à ma version favorite, celle qui m'a accompagnée depuis les débuts : celle interprétée par le Melos quartett, en 1992, pour le label français Harmonia Mundi.
Cette version est plutôt rapide, ce qui donne une intensité certaine, mais sans être précipité, il y a une délicatesse et une émotion totales, la musique s'écoule naturellement. Tension retenue, immédiateté, on est maintenus en haleine.
Et bien que, depuis ces temps originels, j'aie écouté tant d'autres interprétations de cette pièce, celle-ci est toujours ma préférée ! Bien entendu, sachant que je suis l'objectivité même, ma dévotion à cette version et purement basée sur ses qualités artistiques, et n'a rien à voir avec y être habitué, ni avec de la nostalgie 😉
Après avoir goûté à cette perfection, il m'est bien impossible, grimaçant et douloureux, d'écouter d'autres versions, qui, d'évidence, se trouvent dépourvues...

Si vous avez d'autres avis sur la "meilleure" interprétation de ce quatuor n°12, vos avis sont les bienvenus ! Je serais curieux d'avoir des avis radicalement différents sur ce sujet indiscutable 😉

Jimi Hendrix est le plus inventif et instinctif guitariste de tous les temps. Tout simplement.
De même que les Beatles on changé la face de la musique, Jimi Hendrix a changé la façon de jouer de la guitare.
Et pourtant, personne n'a jamais pu réellement jouer comme Jimi Hendrix.
En fait, la plupart des reprises de Hendrix par d'autres artistes sonnent plat, sans inspiration. Excepté lorsque les arrangements sont radicalement différents ; c'est la seule façon de jouer correctement du Hendrix : surtout ne pas essayer de l'imiter 🙂

Sans compter les albums posthumes, Jimi Hendrix a sorti seulement 3 albums studios de son vivant.
Mon préféré, et je pense être en minorité, est le second album, "Axis: Bold As Love".
C'est l'album le plus sophistiqué, il est moins "brut" avec un peu moins d'improvisation (euh, ça reste Jimi Hendrix hein, donc il y a toujours plus d'improvisation que dans la plupart des autres albums de l'histoire de la musique rock 🙂 ), il y a plus de place pour les arrangements et les compositions complexes, et il y a une grande variété de styles. Et c'est psychédélique bien sûr.
Donc finalement c'est son album le plus abouti, où même les compositions les plus complexes conservent une vie et une énergie incroyables, entre les mains de ces musiciens.

Il y a de nombreux morceaux fabuleux sur cet album. En fait, la plupart des morceaux sont fabuleux ! "Up From the Skies", "Spanish Castle Magic" ou "Wait Until Tomorrow" sont superbes. "Castles Made Of Sand" est absolument superbe, mélangeant calme, force et subtilité. "Little Wing" est la célèbre balade qui tue.
Et puis, il y a "Bold As Love", le morceau qui clôture l'album, et dont je suis fou : comme avec "Castles Made Of Sand", c'est un mélange de calme, force et subtilité, toujours très vivant et énergique, inventif et avec l'âme de Hendrix qui s'exprime. Et c'est une balade, une chanson métaphorique sur l'amour. Et c'est psychédélique. OK, c'est impossible à décrire...
Ecoutons "Bold As Love".

Regardez, ce site n'est PAS uniquement consacré aux vieilleries, on y parle aussi de musiques d'aujourd'hui.
Voici le groupe Eels, avec l'album "Beautiful Freak", de 1996... Ok, ce n'est pas exactement aujourd'hui, mais c'était juste hier 🙂

C'est leur premier album, et il apporte réellement quelque chose de neuf et rafraîchissant.
Il est très subtil, les mélodies donnent le sourire et de l'émotion. On écoute l'album d'une traite, il y a quelque chose de lancinant et obsédant qui nous prend, puis on réalise que l'album est déjà fini.

Ecoutons un des morceaux phares de l'album, "Rags to Rags" (d'autres titres phares étant "Novocaine For The Soul", "Not Ready Yet", "Susan's House").

Serge Gainsbourg a obtenu un grand succès, et c'était tout à fait mérité !
Il était probablement l'artiste français le plus en avance sur son temps, tout en accumulant les références au passé, au jazz, à la littérature, à la musique classique.
Encore aujourd'hui, ses chansons n'ont pas pris une ride, elles sont si modernes...

Et puis, n'est-ce pas Serge Gainsbourg qui a inventé le principe de construire une chanson en utilisant en boucle des samples ? C'est une question qu'on peut vraiment se demander en écoutant "Bonnie and Clyde", un titre de 1969.
Ecoutons ce titre hautement addictif et incroyablement moderne, enregistré il y a plus de 50 ans, ce duo mythique avec Brigitte Bardot.

En introduction à la production pléthorique de Gainsbourg, je pense qu'un "best of" est la meilleure entrée en matière, d'où l'album proposé ici. Habituellement je suis résolument hostile aux "best of", car ça dénature les intentions originales de l'artiste ; mais là je fais une exception 🙂 . Et puis, sachez-le, j'ai un autre article dans les cartons sur Gainsbourg, cette fois au sujet d'un album spécifique, c'est prévu 🙂 , et ainsi ces deux albums (le best-of, et le "cartonné") se complèteront l'un l'autre à merveille.